Ecriture

Il faut que je réponde aux pages blanches de mon cahier
Je suis l’affamé
Tout écrire, un immense chaos de lettres, une forêt vierge de mots
A l’autre bout de moi je voies des vies fabriquées pour les enfants voyeurs,
des collages de mots pour les consommateurs avides
Tous ces trésors à prendre, ces coeurs inconnus, ces pages pleines d’amour, de haine et de larmes
Cette masturbation intellectuelle fera jaillir un geyser de paroles que l’on jettera en pâture
à quelques lecteurs charognards avides de miettes de vies éjaculées par une cervelle impudique

Je vends chacun de mes instants, mes peurs, mes angoisses, mes espoirs
Bientôt ma carapace ne sera plus que guenilles
et le rat de l’angoisse ne mangera plus mes entrailles
Je pourrai enfin tuer ma guenon intérieure
Exhibition, grande braderie, obsessions !!!
Je crée des  personnages de chiffon, de pauvres marionnettes éphémères
Comme un Pierrot Funambule j’écris et je crie dans le vide

Seule la mort, cette pie sanguinaire, volera les mots rêvés,
l’écorce de mes nuits sauvages et blanches