Où est la folie sur l' Océan de l' Être ?
La buée fait des dessins abstraits sur la vitre de tes yeux
On y voit des instants d’éternité, l’usure de l’Être
Des amours avortées et des soifs inassouvies.
En voulant aller à la recherche de toi-même
Tu es passé derrière le miroir
Du fond du silence
Le nectar de la folie
La prison du regard
Le poison étrange des idées
La blessure de l’être
Des flocons de détresse
Tu as voulu boire le Néant
Les trompettes n’ont pas sonné l’heure de ta mort
Quand les néons du bar s’allument, ils éclairent des regards fatigués
Le suicide se dilue dans le café
Tu ne sais même plus ce que tu attends
Bas les masques !
Mort les clowns !
Ecoutes le cracheur de phrases !
Ne te suicide pas à l’ennui !
Face à ce monde minéral, dans l’îlot nuage
La boîte à images, la caresse du grain du langage
Dans cette nuit blanche, cette messe noire
Des charmantes hôtesses vous offrent des bonbons acidulés
Des clowns pleurent sur l’avenue
Un mage africain arrose les passants de ses prédictions somnambuliques
La tendresse est révolutionnaire crie le mendiant de l’impossible !
Dans des ruelles noires
Des enfants pleurent sur l’avenir
Sur la grande place, dans la nef des Fous
On voit la tendresse et la mort
Une fille à la dérive déclame des paroles
Que la foule ne comprend pas
Tu es une enfant perdu
Un enfant qui s’est aperçu de la folie du monde
Tu as de beaux mouchoirs pour rire jusqu’aux larmes
Caresse la poupée tendresse !
Enlève le masque de la folie !
Le devin avec sa boule de cristal
Boit ton avenir
Le crache par gouttes qui
Ruissellent
sur ton cerveau et sur ton cœur
A la frontière des libertés
Un ticket d’ailleurs dans la main
Voyageur du Désir sur le grand livre des Rêves
Tu parcours des déserts où il y a tant à aimer
Ton devoir, comme ton destin n’est écrit nulle part
Ta longue robe blanche est translucide
Tu ne peux choisir entre poésie et révolution
Dans le théâtre du soleil
Tu ouvres l’encyclopédie galactique
Le puzzle de la mémoire se disloque
Tu pars nu sur l’Océan de tes Rêves
Sur un écran géant tu projettes l’histoire du Monde
Tu voies le fric et l’esclavage
Les statues devenir poussières
Les églises s’écrouler faute de dieux
Les idoles devenir marionnettes
La musique céleste permet des mutations sonores
Et l’orgue du temps provoque
Une orgie de Désirs
Qui se désintègrent
Dans l’Océan des Rêves
Inventes un pont pour traverser le vide
Enlèves ton uniforme mental
Inventes ta vie
Révoltes toi contre l’orgue du temps ton maître
Comme un Pierrot Funambule
Marches sur ton fil
Des bulles de savon
Envahiront la ville
La fumée disparaîtra
Et les savants en seront réduits à la mendicité …
Survivra tu longtemps sur l’Océan de l’Être ?
? Où est la folie ?